Media7.info Le président ivoirien, Alassane
Ouattara a annoncé ce samedi la fin prochaine du franc CFA en Afrique de
l'Ouest qui sera remplacé par l'éco. Un nouvel accord monétaire en ce
sens a été signé à Abidjan. Et l'éco sera rattaché à l'euro. Retrouvez
notre édition spéciale dans ce papier.
Les huit pays de l'actuelle
zone franc en Afrique de l'Ouest vont couper les liens techniques avec
le Trésor et la Banque de France. Ils géreront eux-mêmes cette monnaie
sans interférence de Paris. Mais la France continuera d'offrir des
garanties en cas de crise monétaire. L'éco sera rattaché à l'euro.
La France, solide filet en cas de crise économique
"Lorsqu'on touche au
monétaire, on touche au politique", affirme un économiste interrogé par
RFI. En clair, dit-il, la dimension politique de passer à l'éco est
essentielle et peut rendre confiance à des pays et à leur intégration.
L'éco reste arrimé à l'euro.
Et la France, si elle quitte les instances de gouvernance de la monnaie
ouest-africaine, demeure un solide filet en cas de crise économique et
financière dans la sous-région.
"On pourrait dire que
l'Afrique de l'Ouest gagne en indépendance politique, apporte du baume
au cœur aux investisseurs nationaux et préserve un lien étroit avec les
investisseurs étrangers", note un analyste monétaire. C'est une première
étape, qui, selon cet analyste, est importante, parce que dans un
premier temps, il faut se presser doucement, et dans un second temps, il
ne faut pas aujourd'hui décrocher l'Afrique de l'Ouest de l'Afrique
centrale.
Dans un avenir plus ou moins
lointain, assure-t-il, les discussions porteront sur l'éco, non plus
rattaché au seul euro, mais aussi à d'autres monnaies.
La fin du franc CFA ne va rien changer au quotidien
"C'est une étape dans la
bonne direction parce que cela clarifie le débat. Les Français ne sont
plus dans les organes de gouvernance. Nous choisissons une parité fixe
arrimée sur l'euro, et demandons spécifiquement à la France de garantir
cette parité", explique Abdourahmane Sarr, économiste sénégalais,
président du Centre de financement du développement économique local
(Cefdel).
Pour lui, la fin du franc CFA
est d'abord un moyen de dépassionner le débat autour de la monnaie
unique arrimée à l'euro. "La discussion maintenant va changer. Ce sera:
est-ce que cet arrimage et cette garantie sont quelque chose de bien ou
pas pour l'économie ? À ce moment-là, les économistes pourront débattre
sans que le débat ne soit pollué par des questions qui dans le fond ne
sont pas très importantes", analyse-t-il.
L'économiste sénégalais
affirme que la fin du franc CFA ne va rien changer au quotidien "à part
le fait que la perception d'ingérence de représentants de la France dans
les organes de gouvernance ne sera plus là. Mais dans le fond, rien n'a
changé".
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